Pour une bonne cohabitation Homme / Chien
Le chien est un animal social qui, à l’état sauvage, vit en meute hiérarchisée. Il va tout naturellement chercher, à l’âge de la puberté, à définir sa place dans sa famille d’adoption, sa nouvelle “meute”.
Au sein du groupe, le chien dominant a diverses prérogatives, c’est-à-dire qu’il peut se permettre un grand nombre de comportements formellement interdits aux dominés.
L’homme ne connaît pas bien le fonctionnement des meutes et la communication homme/chien n’est donc pas aisée. De nombreuses incompréhensions entre le chien et ses maîtres peuvent découler d’une mauvaise interprétation du comportement de notre animal de compagnie et nous pouvons, par nos propres attitudes et réactions, laisser faussement croire au chien qu’il peut prendre la place du chef de meute dans notre famille.
Comment se comporte un chien dominant ?
Lorsqu’un chien se perçoit comme dominant, il peut présenter tout un tas de comportements difficilement acceptables pour ses propriétaires :
L’agressivité peut faire partie de ces comportements :
Le chien qui se perçoit comme dominant va grogner voire mordre :
– Face à toute contrainte :
Certains chiens vont grogner lors des caresses, face à toute tentative de brossage, d’administration d’un médicament, de toilette ou encore lorsque le maître veut leur mettre leur collier. Ils peuvent également réagir très vivement si on cherche à les déloger du fauteuil ou du lit où ils ont élu domicile …
– Lorsqu’il n’obtient pas très vite ce qu’il veut :
Ce type de chien peut “pincer” s’il n’obtient pas rapidement à manger à table, s’il n’est pas sorti dès qu’il le souhaite ou encore si le maître décide de sortir de chez lui alors que le chien ne l’y a pas autorisé…
Mais chien dominant ne signifie pas forcément chien méchant.
Un trouble de la hiérarchie pourra se traduire autrement que par de l’agressivité. Le chien est alors adorable avec sa famille d’adoption mais certains comportements anormaux montrent, malgré tout, que ces animaux estiment être des chefs de meute. Cela peut se traduire par:
– des destructions :
Notamment au niveau des issues (chambranles des portes ou des fenêtres par lesquelles le chien a vu partir ses maîtres alors qu’il ne les avait pas autorisés à sortir)
– des aboiements intempestifs :
En l’absence des propriétaires ou lorsque le chien n’est plus le principal centre d’intérêt (par exemple lorsque les maîtres téléphonent ou tentent d’avoir une discussion avec des invités…)
– de la malpropreté :
Les urines ou les selles sont alors toujours présentes à un endroit bien visible (le chien lève la patte sur les meubles ou fait ses selles bien en évidence juste devant la porte, sur une table ou sur le canapé…)
Pour éviter ces inconvénients, quelques règles simples pourront être instaurées à la maison afin de donner à chacun sa place et signifier au chien qu’il n’est pas le chef de la famille…
Ces règles préviendront les différents comportements indésirables associés à des troubles de la hiérarchie.
Quelles règles préventives instaurer à la maison ?
L’organisation des repas
Un chien dominant mange en premier, lentement, devant ses congénères.
Pour que le chien évite de se percevoir comme dominant :
– Le chien mange toujours après ses maîtres, sans que personne ne le regarde manger.
– La gamelle est laissée 10 à 15 minutes puis retirée même si le repas n’est pas entièrement terminé.
– Le chien ne doit rien obtenir à table.
L’organisation de l’espace
Un chien dominant contrôle tous les faits et gestes de sa meute.
Pour le maintenir dans un statut de dominé :
– Le lieu de couchage du chien doit être imposé par le maître.
– Son panier ne doit pas se situer dans un endroit stratégique (éviter les lieux où il pourra surveiller toutes les allées et venues de la famille tels que hall d’entrée, escaliers, palier…).
– L’envoyer au panier dès qu’il s’installe dans les voies de passage de la maison (chien couché dans les pas de porte et qu’il faut enjamber pour passer d’une pièce à l’autre…).
– Interdire au chien toute position haute (sur le canapé, le lit…).
– Franchir les portes avant le chien lors des sorties.
La gestion des contacts et la prise d’initiatives
Les maîtres doivent prendre toutes les initiatives :
– Si le chien vient réclamer des caresses, le renvoyer à son panier (vous aurez néanmoins la possibilité de l’appeler quelques minutes plus tard pour le caresser mais vous aurez décidé du moment des câlins).
– Ne pas laisser le chien s’interposer entre les membres de la famille et l’envoyer à son panier si c’est le cas (chien qui a pour habitude de venir se poster entre ses maîtres sur le canapé, qui saute entre eux lorsqu’ils s’embrassent…).
– Prendre l’initiative des jeux (refuser de jouer avec le chien qui apporte sa balle mais décider vous-même d’un jeu et du moment où il commence).
– Les maîtres doivent choisir les moments des promenades (le chien dominant apporte souvent sa laisse pour montrer qu’il souhaite sortir…).
– Ne pas se disputer devant le chien (si deux membres de la famille sont en désaccord en ce qui concerne l’éducation du chien, en discuter calmement en l’absence de celui-ci car s’il perçoit toute mésentente dans la meute il va tenter d’en tirer profit).
La sexualité
Les chiens dominants expriment leur sexualité devant toute la meute. Il faut donc interdire au chien tout chevauchement sur les objets ou les personnes.
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Une bonne cohabitation entre les humains et le chien nécessite une bonne communication entre eux. Il est donc important d’avoir quelques notions du comportement du chien au sein d’une meute et ainsi éviter de lui envoyer des messages contradictoires qui, non seulement, risquent de faire naître chez lui des comportements gênants mais également de le rendre anxieux (le chien est puni pour des choses que le maître l’a involontairement autorisé à faire…).
Tout chien qui présente des troubles de la hiérarchie ne va, fort heureusement, pas devenir un tyran agressif mais il pourra néanmoins prendre des habitudes très désagréables pour ses maîtres (aboiements, fugues, destructions, malpropreté…). Le fait de respecter quelques règles simples à la maison va permettre d’éviter l’apparition de ces troubles.
Si vous reconnaissez certains comportements de votre animal dans cet article, n’hésitez pas à évoquer le problème avec votre vétérinaire.
Si votre animal vous a déjà pincé ou mordu, vous devez, avant toute modification de vos habitudes, consulter votre vétérinaire pour qu’il vous indique comment procéder aux divers changements à adopter et voie avec vous si un traitement médical doit être ajouté ou si une consultation chez un vétérinaire comportementaliste doit être envisagée (c’est le cas notamment pour des chiens agressifs qui ne grognent même plus avant de mordre car ils représentent un réel danger).
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